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Eloïse, calmement, en 27 secondes!

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Elle m'a coupé le souffle, cette souriante gamine de 1ère année, quand je l'ai vue remonter complètement un mécanisme de serrure en 27 secondes! Pas facile, vous savez, de remonter un mécanisme qui contient deux ressorts susceptibles de faire brusquement tout sauter. La manipulation est délicate et exige une sérieuse dose de concentration, un bon sens de l'observation, une certaine dextérité manuelle, le don d'agir vite et calmement à la fois... Je me souviens d'un record à 32, puis à 29 secondes... mais à 27, au dernier cours de l'année, non, je ne verrai plus jamais mieux!

Toujours différents d'une classe à l'autre, d'un prof à l'autre, d'une circonstance à l'autre, les derniers cours peuvent être chargés de toutes sortes de sentiments... Il y a les profs qui «tuyautent» en vue de l'examen final, donnent leurs ultimes conseils dans une certaine fébrilité; il y a ceux qui...

philosophent en reparcourant l'année écoulée; il y a ceux qui ne savent plus quoi dire parce qu'ils ont déjà tout dit... Il y a les élèves qui attendent avec impatience la sonnerie de fin de cours pour s'enfuir enfin; il y a les «inquiets-repentis» qui tiennent à expliquer pourquoi ils n'ont pas pu terminer leur travail dans les temps; il y a ceux qui lachent un petit sourire en criant «Hé! Bonnes vacances, hein, Sieur!...»; il y a celui qui revient essoufflé au bout de 2 minutes parce qu'il a oublié son pull ou son sac...

Moi, après ce dernier cours de techno de l'année, le plus petit et le plus modeste de tous les cours organisés au collège, je fais le compte des serrures que des élèves soigneux ont sagement remises en place, des serrures que d'autres, trop pressés, m'ont jetées en «mikado» dans une boîte et finalement, je balaie la classe à la recherche de quelques toutes petites pièces mécaniques qui se seraient égarées à terre dans l'aventure.

Mais surtout, je garde en mémoire le sourire d'Eloïse, fière de l'exploit qu'elle vient de réaliser! Car finalement, tout le plaisir d'enseigner est là...

Et voilà, c'est ici que ma carrière à Saint-Roch prend fin, discrètement, ainsi que je l'ai souhaité. Ce fut pour moi une belle tranche de vie, vraiment heureuse avec seulement quelques rares nuages. Bernardfagne est un site de rêve où il fait bon vivre, je le dis et le répète pour que mes plus jeunes collègues ainsi que les nombreux élèves encore à venir soient bien conscients de la chance qu'ils ont.
Soyez heureux et employez-vous sans relâche à faire autour de vous des heureux,

Par Philco

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