Historique
Bernardfagne, une longue histoire...
1820, repère dans la longue et capricieuse histoire du site de Bernardfagne: l'évêché crée cette année-là dans les bâtiments de l'ancien prieuré le "petit séminaire de Saint-Roch", premier établissement d'enseignement diocésain dans le pays de Liège. C'est depuis peu que le "petit séminaire" est devenu "collège Saint-Roch".
(collection privée du Chevalier de Theux de Montjardin)
Un document de 1159 fait entrer dans l'histoire cet endroit désolé et humide: on y lit la confirmation de l'existence d'un ermitage placé sous la Règle de saint Benoît. Il a mission d'accueillir et de protéger les pèlerins. Très vite, l'ermitage prend le nom de "Bernardfagne" qui désigne cette terre fangeuse placée probablement, à l'origine, sous la protection de saint Bernard. L'évêque de Liège, en 1247, confie cette «pauvre maison» aux soins des religieux de l'ordre de Saint-Guillaume. La notoriété de ces moines est vite reconnue.
En 1521, le culte de saint Roch est autorisé à Bernardfagne, une dévotion qui le fait connaître rapidement aux alentours. Lors de la grande peste de 1636, plusieurs guérisons sont attribuées à saint Roch. Ceci fait grand bruit et un pèlerinage célèbre quittera désormais Liège au soir du 15 août pour arriver à Bernardfagne le 16 août, jour de la fête de saint Roch.
Fin XVIIème, début XVIIIème, à la faveur d'une gestion très zélée du patrimoine, les batiments prennent progressivement l'aspect remarquable qui les caractérise encore de nos jours: le porche monumental dans le style "Renaissance mosane" (1716) puis, au fond de la cour d'honneur, la salle du chapitre, le cloître et la cuisine du monastère (actuel local d'accueil et économat).
Ensuite le ciel s'assombrit, c'est la période révolutionnaire: en 1794, les moines quittent Bernardfagne où le culte est interdit ; bâtiments et biens sont confisqués... En 1820, l'évêché loue puis rachète les lieux pour y créer un petit séminaire. En 1825, l'établissement est fermé par un arrêté du roi Guillaume de Hollande ; en 1837, il est à nouveau ouvert et les classes se reconstituent progressivement. En 1853 enfin, le petit séminaire est rétabli et son cycle d'humanités conduit à une première promotion de rhétoriciens en 1859.
Depuis, sans discontinuer, le petit séminaire, puis aujourd'hui le collège a poursuivi sa mission d'éducation et d'enseignement. Il s'est adapté peu à peu aux évolutions de notre temps... Autrefois cet internat pour garçons, sobre et austère, où l'on s'installait pour de longs mois, se définissait volontiers comme un "lieu tranquille et solitaire, fait pour l'étude et la prière". C'est aujourd'hui un collège mixte, équipé de façon confortable et moderne, au prix de métamorphoses successives, tant au niveau des bâtiments qu'à celui des méthodes pédagogiques et des mentalités qui ont évolué.
Pour les bâtiments, quelques jalons de l'histoire récente
- 1938, une nouvelle aile de classes, respectueuse du style ambiant, s'érige sur le flanc sud de la cour d'honneur;
- 1964, deux incendies successifs défigurent une partie des bâtiments mais, dans la foulée, on reconstruit et on modernise;
- 1973, on inaugure une piscine couverte et chauffée;
- 1984, construction d'un hall omnisport, pièce maîtresse de ce que l'on peut désormais appeler "centre sportif", et nouvel espace de classes notamment consacrées aux sciences;
- 2003, inauguration de nouveaux aménagements intérieurs pour les classes de sciences humaines, de langues modernes, espaces de lecture, de documentation et multimédia.
Pour "l'humain", quelques repères récents
- En 1983, l'abbé Debatty, dernier prêtre directeur, passe le relais au premier directeur laïc, Guy Halin, signe marquant de l'effacement progressif du clergé.
- La mixité apparaît à Saint-Roch en 1985 jusqu'à atteindre, depuis quelques années, une égale proportion de filles et de garçons.
- La dernière décennie du XXème siècle a vu l'internat se réduire puis disparaître en 2000.
de style «renaissance mosane», érigé en 1716
est érigée face à la cour d'honneur