Le 16 août, nous fêtons saint Roch. Mais qui était-il ?
Chaque matin, les 600 élèves qui affluent vers le collège passent à côté de la statue de saint Roch qui se dresse au centre du rond-point. Mais que connaissent-ils vraiment de la vie de ce saint homme dont ils prononcent au moins le nom chaque jour ? Il y a 486 ans que le culte de saint Roch est pratiqué à Bernardfagne, soit depuis septembre 1521…
Roch est né à Montpellier (sud de la France) dans le courant du 14ème siécle. Il a donc vécu à une époque charnière entre un Moyen-Age qui n’en finissait pas et une Renaissance qui n’était pas encore là mais dont les prémices se faisaient déjà jour en Italie. Or c’est en Italie que Roch a passé une part importante de son assez courte existence.
L’Europe du 14ème siécle est une période particulièrement sombre dans l’histoire de l’humanité. Ainsi on estime que la plus grande épidémie de tous les temps, la terrible peste noire de 1348, a décimé un tiers de la population d’Occident (environ 25 millions de personnes !). Toutes les couches de la société sont atteintes. Culturellement et économiquement, c’est un choc inouï et fatal pour le monde médiéval. Au terme de cette épouvantable épreuve, plus rien ne sera comme avant et les sociétés, à commencer par l’Italie, vont peu à peu changer de regard : ce sera la Renaissance !
On comprend donc aisément la conviction de beaucoup de personnes de l’époque convaincues que la fin du monde est proche et que Dieu veut en finir avec ces hommes au comportement indigne…
C’est bien dans ce très sombre contexte qu’apparaît Roch de Montpellier.
Roch, issu d’une famille noble et reconnue pour sa piété et sa générosité, perdit ses parents très jeune. Il fut alors confié à son oncle et l’on pense qu’il étudia la médecine. À sa majorité, il vendit tous ses biens, distribua l'argent aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome. Lorsqu'il fut en Italie, il s’arrêta dans plusieurs villes atteintes par la peste noire et s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. Rome se trouvant elle-même touchée par le fléau, il alla s’y rendre utile pendant environ trois ans. On dit qu’il fut à l’origine de la guérison de nombreux malades et même d’un cardinal. À son retour de Rome, il s’arrêta encore à Plaisance pour soigner et guérir les pestiférés mais là, il contracta lui aussi la maladie. Il fut alors chassé par ceux-là mêmes qu'il avait guéris et il se mit à méditer sur la guérison véritable qui n'est pas celle du corps, mais bien celle de l'âme !
Tandis qu’il vivait isolé dans la forêt, touché par la peste, un chien, sa seule compagnie, vint alors le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l'animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu'il put ainsi secourir. Voilà pourquoi, pour parler de deux personnes inséparables, le proverbe dit : c'est saint Roch et son chien.
Une fois guéri, Roch reprit sa route pour rentrer dans son pays. Mais Montpellier était en proie à une guerre civile et personne ne reconnut Roch qui était défiguré par les mortifications qu’il avait subies. On le prit pour un espion et on le jeta en prison où il croupit misérablement, oublié de tous, durant cinq ans. Il mourut dans un cachot à Voghera, près de Milan, vers 1378, avant que ses concitoyens ne s’aperçoivent de leur méprise.
Peu après sa mort, dès la fin du 14ème siècle, le culte de saint Roch se répandit rapidement en Italie et en Europe. A la fin du 15ème et surtout au 16ème siècle, il était devenu le saint le plus vénéré en Europe, reconnu pour ses qualités de guérisseur de la peste, mais aussi de guérisseur des âmes !
En Italie, «San Rocco» demeure parmi les cinq saints les plus vénérés après Saint François d'Assise, Saint Antoine de Padoue, Padre Pio et Don Bosco ! En France et en Belgique, si le culte s'est estompé, on observe qu'il fut aussi très populaire jusqu'à la fin du 19ème siècle, à en juger par le nombre d'églises, de chapelles, d'oratoires, de prisons, d'hôpitaux, de cimetières, de rues qui portent son nom.
Comment le culte de saint Roch est apparu à Bernardfagne…
A l’origine (un document datant de 1159), Bernardfagne était un ermitage placé sous la règle de saint Benoît. Or les moines bénédictins avaient pour mission d’accueillir les pèlerins. Cette fonction est confirmée par les plus anciens documents qui parlent de notre site. Plus tard, les bénédictins sont remplacés par des moines de l’ordre de saint Guillaume, les «Guillemites»… Et c’est un document du 7 septembre 1521 qui atteste que le culte de saint Roch est autorisé à Bernardfagne. Très vite, cette dévotion remplace le culte des Saintes Fontaines (Filot) et nous fait de plus en plus connaître aux alentours.
Lors de la grande peste de 1636, plusieurs guérisons seront attribuées à saint Roch. Ceci fera grand bruit et c’est ainsi qu’un pèlerinage célèbre quittera chaque année Liège au soir du 15 août pour arriver à Bernardfagne le 16 août, jour de la fête de saint Roch.
Statue de saint Roch : signes caractéristiques…
L’actuelle statue de saint Roch, au rond-point, remplace une autre statue détruite en 1991. la nouvelle, financée par une souscription auprès des anciens, est l’œuvre d’un sculpteur proche voisin de chez nous, Bruno Quoilin, de Ville. Roch était d’abord un pèlerin et il est donc représenté revêtu des habits caractéristiques du pèlerin : le chapeau à large bord, la cape (pélerine) et le «bourdon», qui est le bâton du pèlerin. De sa main gauche, il désigne une plaie infectée (bubon) sur sa cuisse droite, signe de la peste. A ses pieds, un chien tient un pain dans la gueule.
Saint Roch est aussi le patron des pèlerins, c'est-à-dire de ceux qui entreprennent un long voyage à la recherche, en quelque sorte, d’eux-mêmes, de leur être profond. Et finalement, n’y a-t-il pas dans cette démarche quelque chose qui ressemble à ce qu’entreprennent nos jeunes collégiens saint-rochîs au début de chaque année scolaire ?
(D’après des sources d’informations diverses rassemblées par Philco)
L’Europe du 14ème siécle est une période particulièrement sombre dans l’histoire de l’humanité. Ainsi on estime que la plus grande épidémie de tous les temps, la terrible peste noire de 1348, a décimé un tiers de la population d’Occident (environ 25 millions de personnes !). Toutes les couches de la société sont atteintes. Culturellement et économiquement, c’est un choc inouï et fatal pour le monde médiéval. Au terme de cette épouvantable épreuve, plus rien ne sera comme avant et les sociétés, à commencer par l’Italie, vont peu à peu changer de regard : ce sera la Renaissance !
On comprend donc aisément la conviction de beaucoup de personnes de l’époque convaincues que la fin du monde est proche et que Dieu veut en finir avec ces hommes au comportement indigne…
C’est bien dans ce très sombre contexte qu’apparaît Roch de Montpellier.
Roch, issu d’une famille noble et reconnue pour sa piété et sa générosité, perdit ses parents très jeune. Il fut alors confié à son oncle et l’on pense qu’il étudia la médecine. À sa majorité, il vendit tous ses biens, distribua l'argent aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome. Lorsqu'il fut en Italie, il s’arrêta dans plusieurs villes atteintes par la peste noire et s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. Rome se trouvant elle-même touchée par le fléau, il alla s’y rendre utile pendant environ trois ans. On dit qu’il fut à l’origine de la guérison de nombreux malades et même d’un cardinal. À son retour de Rome, il s’arrêta encore à Plaisance pour soigner et guérir les pestiférés mais là, il contracta lui aussi la maladie. Il fut alors chassé par ceux-là mêmes qu'il avait guéris et il se mit à méditer sur la guérison véritable qui n'est pas celle du corps, mais bien celle de l'âme !
Tandis qu’il vivait isolé dans la forêt, touché par la peste, un chien, sa seule compagnie, vint alors le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l'animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu'il put ainsi secourir. Voilà pourquoi, pour parler de deux personnes inséparables, le proverbe dit : c'est saint Roch et son chien.
Une fois guéri, Roch reprit sa route pour rentrer dans son pays. Mais Montpellier était en proie à une guerre civile et personne ne reconnut Roch qui était défiguré par les mortifications qu’il avait subies. On le prit pour un espion et on le jeta en prison où il croupit misérablement, oublié de tous, durant cinq ans. Il mourut dans un cachot à Voghera, près de Milan, vers 1378, avant que ses concitoyens ne s’aperçoivent de leur méprise.
Peu après sa mort, dès la fin du 14ème siècle, le culte de saint Roch se répandit rapidement en Italie et en Europe. A la fin du 15ème et surtout au 16ème siècle, il était devenu le saint le plus vénéré en Europe, reconnu pour ses qualités de guérisseur de la peste, mais aussi de guérisseur des âmes !
En Italie, «San Rocco» demeure parmi les cinq saints les plus vénérés après Saint François d'Assise, Saint Antoine de Padoue, Padre Pio et Don Bosco ! En France et en Belgique, si le culte s'est estompé, on observe qu'il fut aussi très populaire jusqu'à la fin du 19ème siècle, à en juger par le nombre d'églises, de chapelles, d'oratoires, de prisons, d'hôpitaux, de cimetières, de rues qui portent son nom.
Comment le culte de saint Roch est apparu à Bernardfagne…
A l’origine (un document datant de 1159), Bernardfagne était un ermitage placé sous la règle de saint Benoît. Or les moines bénédictins avaient pour mission d’accueillir les pèlerins. Cette fonction est confirmée par les plus anciens documents qui parlent de notre site. Plus tard, les bénédictins sont remplacés par des moines de l’ordre de saint Guillaume, les «Guillemites»… Et c’est un document du 7 septembre 1521 qui atteste que le culte de saint Roch est autorisé à Bernardfagne. Très vite, cette dévotion remplace le culte des Saintes Fontaines (Filot) et nous fait de plus en plus connaître aux alentours.
Lors de la grande peste de 1636, plusieurs guérisons seront attribuées à saint Roch. Ceci fera grand bruit et c’est ainsi qu’un pèlerinage célèbre quittera chaque année Liège au soir du 15 août pour arriver à Bernardfagne le 16 août, jour de la fête de saint Roch.
Statue de saint Roch : signes caractéristiques…
L’actuelle statue de saint Roch, au rond-point, remplace une autre statue détruite en 1991. la nouvelle, financée par une souscription auprès des anciens, est l’œuvre d’un sculpteur proche voisin de chez nous, Bruno Quoilin, de Ville. Roch était d’abord un pèlerin et il est donc représenté revêtu des habits caractéristiques du pèlerin : le chapeau à large bord, la cape (pélerine) et le «bourdon», qui est le bâton du pèlerin. De sa main gauche, il désigne une plaie infectée (bubon) sur sa cuisse droite, signe de la peste. A ses pieds, un chien tient un pain dans la gueule.
Saint Roch est aussi le patron des pèlerins, c'est-à-dire de ceux qui entreprennent un long voyage à la recherche, en quelque sorte, d’eux-mêmes, de leur être profond. Et finalement, n’y a-t-il pas dans cette démarche quelque chose qui ressemble à ce qu’entreprennent nos jeunes collégiens saint-rochîs au début de chaque année scolaire ?
(D’après des sources d’informations diverses rassemblées par Philco)
Par Philco