NOUS AVONS VU ROME…
« Que se passe-t-il, L., tu as l’air bizarre ?
- Non ! tout va bien ! je regarde Rome. »
Cette petite conversation « volée » dans un bus bondé résume assez bien ces quelques journées passées dans la capitale italienne. Car nous en avons eu plein les yeux. De soleil, d’abord, de merveilles ensuite. C’est que nos élèves ne se sont pas tellement reposés : ce n’étaient pas des vacances, mais une semaine de cours. Alors, on les a baladés du Forum au Vatican, du Capitole au Pincio, du Palatin au Champ de Mars dans un tourbillonnement de musées et de hauts lieux culturels qui illustrent, parfois sur quelques dizaines de m² seulement, plus de mille ans d’histoire.
« Alors, G., qu’as-tu préféré à Rome ?
- Tout ! tout ! tous les musées, absolument tous. »
Du Colisée, forcément impressionnant, aux statues du Bernin, si charmantes, la beauté est présente au moindre carrefour : Rome est un musée à ciel ouvert ; la moindre petite église peut receler une œuvre du Caravage ou d’un autre artiste à la renommée mondiale.
Mais toutes ces merveilles ne se laissent pas appréhender avec la même évidence qu’une fontaine de Trevi : le Forum, par exemple, est jonché de ruines et son charme romantique peut laisser indifférent. C’est là qu’on se félicite d’être à Rome avec des élèves de latin (et/ou de grec) plutôt qu’avec des touristes ordinaires : une allusion à l’Histoire, le souvenir d’un livre, la référence à un chapitre de cours et la moindre pierre n’en est plus une mais devient le témoin parlant, vibrant, de ce qu’on nous disait ou montrait en classe il y a plus ou moins longtemps.
Le Forum, alors ? C’est là, quand même, que la vieille démocratie grecque, moribonde, a été recueillie et, après quelques transplantations d’organes vitaux, réanimée avec un nouveau cœur : celui de la République. C’est de là que cette même démocratie a voyagé dans tout l’Empire romain (Europe, Asie et Afrique) - comme sa sœur adoptive, la religion chrétienne - pour arriver jusqu’à nous, 2000 ans plus tard, et jeter les bases de notre 21e siècle…
Je sais ! Je vous entends d’ici : voilà M. Georges qui nous donne un cours pendant les vacances. Arrêtons là ! il y a eu aussi, bien sûr, les petits cafés corsés et les glaces multicolores, les siestes dans l’herbe et le shopping dans des magasins de vêtements parfois… différents, les pâtes et les pizzas, le club très fermé des humoristes de haut vol avec Lisa comme présidente, et les soirées au camping quand la lumière de Rome s’éteint peu à peu tandis que la fraicheur rappelle enfin ce pull oublié à la ceinture pendant toute la journée…
Et il y a eu nos élèves. Evitons la grandiloquence mais disons les faits : ils ont été « bien » : plus ou moins en forme mais jamais à la traîne, intéressés et intéressants (ils devaient présenter une œuvre à leurs condisciples) ; souriants, gentils, agréables…
Alors, pour conclure, encore une fois, rendons à César ce qui appartient à César : Merci, Mme Berleur.
J.-L. Georges