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Quand la grande histoire côtoie la petite

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Les étudiants de 6ème, option « Histoire 4 », sont rejoints, précisément cette année scolaire, par le calendrier de l'histoire puisqu'ils seront les rhétos de la promotion 2014. L'année qui commémorera le centenaire du début de « la der des ders », la guerre de 1914-1918, celle que l'on croyait être la dernière !
Il convenait donc que les 12 étudiants de la classe de Madame Corbesier, historiens en herbe, se consacrent plus particulièrement cette année à ce travail de mémoire. Ainsi le début de cette année scolaire, pour l'option « Histoire 4 », promettait-il d'être intense !

De la guerre de 14 à celle de 40, les évènements allaient s'enchaîner, complexes, douloureux... C'est sur cette période difficile de notre histoire que les Saint-Rochîs se sont penchés en se fixant pour objectif contraignant d'organiser à Saint-Roch une exposition consacrée à la période 1914-1945 et en prévoyant notamment plusieurs visites qu'ils auraient à guider. Un solide défi avec une date buttoir : les 10 et 11 novembre derniers !

Ils ont eu l'idée d'enraciner leur projet dans l'histoire locale et d'enrichir leur exposition de documents, photos et témoignages qu'ils auraient à recueillir dans la commune de Ferrières et alentours. Et bien vite, ils ont croulé sous les documents ! Il s'est alors agi de trouver une méthode de travail, d'imaginer comment présenter les choses.
Gérer les documents recueillis de la petite histoire locale était une chose, étudier et comprendre les évènements de la grande histoire en était une autre, sans compter qu'ils allaient aussi devoir se frotter à un exercice de communication à taille réelle puisqu'il faudrait accueillir les visiteurs et les guider dans l'exposition.
Deux mois pour connaître la grande histoire, pour pouvoir la raconter et pour pouvoir la relier à la petite histoire locale. Trouver un fil conducteur pour donner du sens à une exposition qui devait conduire les visiteurs de la salle du Chapitre vers la salle des Chevaliers.


Pour relever ce défi, les jeunes historiens sont allés frapper à plusieurs portes... Bien sûr d'abord dans leurs propres familles, en interrogeant leurs grands-parents... Mais ils ont pu compter en particulier sur l'aide du papa d'un élève de première, M. J-M. Bodelet, sur la riche collection de M. René Henry, sur le Musée du Jouet et la commune de Ferrières. Ils ont intégré dans le parcours qu'ils ont créé l'exposition itinérante de la Fondation Auschwitz. Ils ont recueilli deux témoignages directs qu'ils ont filmés : celui d'Odon Seret à Ferrières et celui de Léon Bernard à Esneux.

Ils ont aussi, bien sûr, retrouvé des témoignages de la vie à Saint-Roch même durant la 2ème guerre.
Ainsi par exemple celui d'Auguste Fourneau (rhéto 49), qui fut élève de 43 à 49 et qui nous plonge dans le concret du quotidien à cette époque, avec la « tambouille dégueulasse » :
« Sans vergogne, nous proclamions dégueulasse la tambouille qu'on nous servait certains jours. Mais je me demande aujourd'hui par quels miracles nous avons jusqu'au bout trouvé à chaque repas quelque chose dans notre assiette.
A quel prix ?
Notre classe de sixième
(ndlr : 1ère année secondaire actuelle. Autrefois, les années d'humanités se comptaient à l'envers) eut à peine le temps de faire la connaissance du jeune abbé qui avait la charge de proviseur. Il disparut du paysage au bout de quelques semaines. Nous devions apprendre qu'il était mort d'une méchante maladie contractée en dormant dans le froid d'un wagon de tram, dans les bois du collège. Il y avait passé la nuit, de crainte, disait-on, qu'on ne vienne voler la cargaison de pommes de terre qu'il avait réussi à se procurer à notre usage. »

Et enfin, le week-end du 11 novembre, ils ont reçu par groupes successifs quelque 200 visiteurs qu'ils ont guidés, forts de ce qu'eux-mêmes venaient de découvrir les semaines précédentes. Un temps fort d'apprentissage et un devoir de mémoire pleinement accompli.

Par Philco

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