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Tous concernés!

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Minute de silence ce lundi 16 novembre 2015 au Collège et discours du Directeur Benoît DARDENNE

« L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut.»
Martin Luther King
(Militant pacifiste des droits de l’homme, prix Nobel de la Paix en 1964)

La devise de la Belgique, c’est « L’union fait la force ». Et nous le constatons tous les jours à Saint-Roch dans nos classes, dans nos activités, dans nos travaux de groupes, dans les jeux d’équipes sur un terrain de sport, aussi dans nos familles et nos cercles d’amis.

« S’unir est une force », aussi parce que chacun est différent et qu’à partir du moment où un être humain partage ses talents, ses différences, ses idées avec d’autres humains, le groupe ainsi constitué est plus intelligent pour réfléchir, pour réaliser des projets, pour faire les bons choix ; simplement pour vivre ensemble et être autant heureux d’offrir que de recevoir.

Mais « l’union fait la force » aussi quand on traverse des moments difficiles, pénibles et qu’on se retrouve confronté à une douleur toute proche. Vous l’aurez compris, nous voulons revenir – un moment ensemble – sur ce qui s’est passé à Paris ce vendredi soir et dont nous avons été les témoins indirects en regardant toutes ces émissions sur toutes les chaînes de télévision, toutes ces informations et tous ces échanges sur les réseaux sociaux de nos GSM et de nos ordinateurs.

« Liberté, Égalité, Fraternité », c’est la devise de la France.

Cette devise veut dire que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Tous les êtres humains sont doués de raison et de conscience et ils doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » (article 1er de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948).

Or, nous avons assisté presque en direct à un événement tragique, effroyable, où des terroristes de 20 à 30 ans ont tué et blessé des centaines de personnes, simplement parce que ces personnes partageaient ensemble un bon moment à la terrasse d’un café, fêtaient un anniversaire dans un restaurant, écoutaient de la musique dans une salle de spectacle ou regardaient une rencontre amicale sportive dans un stade de football.

Ce ne sont pas des symboles qu’ils ont voulu détruire, ce n’est pas Paris, ni la France ; ils ont juste voulu détruire la vie quotidienne de gens qui vivent ensemble en étant différents par leurs couleurs, leurs religions, leurs idées, mais qui défendent les mêmes valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Les terroristes n’aiment pas que nous soyons libres de penser, libres d’aimer, libres de prier, libres de rire et de nous parler en partageant un repas, un verre, un concert, un match de football.

Ces attentats ont pour seul projet de diviser les gens entre eux, parce qu’ils arrivent à vivre ensemble dans un monde qu’ils souhaitent libre. Les terroristes ne supportent pas qu’ici comme ailleurs, avec des religions différentes, avec des origines différentes, les gens réussissent à cohabiter, à s’entraider, à s’aimer, à toujours essayer d’améliorer une société commune.


Qu’est-ce qu’on peut faire contre ces quelques personnes qui voudraient semer la terreur et la discorde dans bien des endroits du monde et ce week-end à Paris ? Personnellement, je pense qu’on peut décider de continuer à vivre en s’écoutant, en cherchant à comprendre l’autre qui est différent, en étant solidaires entre nous, en mettant de la lumière là où les terroristes voudraient nous plonger dans l’obscurité.

Prenons exemple sur les Parisiens ce week-end qui – alors que les attentats étaient toujours en cours – se sont entraidés sans réfléchir pour que la Vie gagne. D’abord, les gens dans la rue et les victimes qui se sont entraidés mutuellement en attendant les premiers secours ; ensuite, les pompiers, les policiers, les ambulanciers qui sont venus par centaines pour secourir. Durant la nuit de vendredi, tous les médecins et toutes les infirmières de la capitale sont revenus dans les hôpitaux au point qu’il y a avait cinq fois plus de membres du personnel que lors d’une journée normale pour soigner et sauver les blessés. Des voisins ont ouvert leur porte pour faire entrer des personnes désemparées et les mettre à l’abri. Dès le samedi matin, il y a eu de longues files d’anonymes se présentant dans les hôpitaux pour donner leur sang. Voilà comment les hommes et les femmes s’entraident pour vivre ensemble dans bien des pays du monde.

Les terroristes – eux – ne respectent pas la vie. Les terroristes ne raisonnent pas comme nous. Et nous ne raisonnerons jamais comme eux. Ne laissons pas semer la discorde.

Alors qu’est-ce qu’on peut faire – à notre mesure – à Saint-Roch Ferrières ? Dans l’immédiat deux actions :

Premièrement, parce que les réseaux sociaux ont sauvé des vies, ont permis à des proches de se retrouver, de se rassurer, d’échanger sur différents sujets, de se lancer des messages d’amitiés et de soutien, le Collège Saint-Roch a décidé aujourd’hui de créer sa propre Page Facebook. Dès aujourd’hui soir, nous vous invitons à nous rendre visite et à devenir adhérents de la page du Collège. Vous pouvez réagir en laissant votre message sur ce mur virtuel d’expression libre et digne.

Deuxièmement, nous vous proposons maintenant une minute de silence, mais ça sert à quoi de faire silence ? C’est une minute pendant laquelle on partage tous ensemble un moment de recueillement qui vise à exprimer le profond soutien de l'ensemble de la communauté éducative de notre école, mais de plusieurs pays qui font la même démarche que nous ce matin, et ce, envers les familles et leurs proches qui sont particulièrement éprouvés en ces moments extrêmement douloureux. Plus de 1500 personnes sont endeuillées depuis vendredi soir !

Au son de la cloche, nous resterons une minute dans le respect, le silence et le recueillement. Après quoi – avant de retourner calmement en classe et d’échanger avec votre professeur sur les sentiments ressentis et les questionnements inévitables – nous écouterons le texte d’une chanson dont le refrain dit :

« Toi mon frère dis moi pourquoi
La vie continue sans moi
Dis moi pourquoi j'étais là
Un jour au mauvais endroit

[…]
Et c'est parce qu’ils étaient là
Un Jour au mauvais endroit
Qu'ailleurs ici ou là bas
Pour nos frères plus jamais ça !
»

Pour la Communauté de Saint-Roch,

Benoît DARDENNE, Directeur.


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